Début octobre, Tinneke a fait la couverture du Flair flamand, le célèbre magazine féminin. Qu'est-ce qu'elle était rayonnante coiffée de son turban Rosette la Vedette ! Quant à nous, impossible de dissimuler notre fierté… et notre curiosité aussi… Qui est Tinneke ? Pourquoi a-t-elle accepté de poser dans Flair ? Et comment réagit-elle face à la perte de ses cheveux ? Elle vous le raconte elle-même.
Pourquoi vouliez-vous poser dans Flair ? Quelle était votre motivation ?
Tinneke : « J'avoue que ma décision était plutôt impulsive. Cela ne faisait pas très longtemps que j'avais perdu mes cheveux et dans le magazine Flair, je ne voyais que de belles jeunes femmes en pleine santé avec une longue chevelure. J'estimais qu'on pouvait aussi montrer des filles ou des femmes sans cheveux, ou avec un turban. Des femmes qui ont une histoire à raconter. Des femmes fortes !
J'ai demandé conseil à une amie et à ma psychologue pour savoir si elles trouvaient que c'était une bonne idée. Elles m'ont poussé à tenter l'expérience. Non seulement pour moi, car j'ai été particulièrement choyée! Mais aussi pour plus tard, pour ma petite puce d'1 an et pour toutes les autres femmes traversant cette épreuve. Parce que nous restons de belles femmes courageuses, même sans cheveux ! Pas question de vivre cachées ! »
Avez-vous des conseils à donner pour faire face à la perte des cheveux ?
Tinneke : « Au début, j'ai eu très difficile à admettre que j'allais perdre mes longs cheveux. J'ai été chez le coiffeur accompagnée de 2 copines et j'ai demandé une petite coupe courte. Ce fut une expérience entre le rire et les larmes.
Huit jours après la 1ère chimio, une copine m'a aidée à me raser les cheveux jusqu'à 1 mm. Cette fois, je voulais devancer le cancer ! Choisir moi-même quand cela allait se passer. Une nouvelle étape que j'ai célébrée avec ma famille en sirotant un verre de cava. L'avantage ? Lorsque mes cheveux se sont mis à tomber, ce n'étaient plus de longues mèches. Ce qui est quand même nettement moins confrontant.
Et puis mon papa a rasé le reste avec un rasoir manuel… Et après ? Vive les beaux turbans ! J'avais également décidé d'aller boire un verre avec mes copines lorsque mes cheveux auraient disparu. Histoire de m'obliger à sortir avec mon foulard sur la tête ! »
Comment vous vous remontez le moral lors d’un mauvais jour ?
Tinneke : « Lorsque j'ai un mauvais jour, je laisse couler mes larmes. C'est quelque chose qu'il faut vraiment faire. Cela ne sert à rien d'essayer de refouler son chagrin. N'hésitez pas à pleurer toutes les larmes de votre corps. Souvent, je vais manger un bout avec des amis. Le contact social est très important ! Et puis, j'ai une adorable fillette d'1 an qui m'aide à remonter la pente. Sans oublier ma famille et mes amis !
Je me suis aussi rendue régulièrement au centre de soins et d’esthétisme à l’hôpital universitaire de Louvain pour un massage ou un soin du visage. Ce qui m'a aidée à continuer à me sentir femme malgré tout. Un soupçon de maquillage peut également faire des merveilles. Et puis, un bon conseil : parlez-en ! »
Quel est le plus beau compliment qu'on vous a fait à propos de votre turban ?
Tinneke : « Les gens me disent souvent que je suis toujours aussi rayonnante. Un tel compliment, ça fait vraiment plaisir. Au début, je craignais le regard des inconnus. J'avais peur qu'ils me dévisagent parce que j'ai un cancer. Mais au contraire, j’ai remarqué que les gens ne me regardent pas ! Ce qui est logique en fait parce que, grâce à ces chouettes turbans, je n'ai pas l'air bizarre. »
Et lorsque cette « aventure » sera derrière le dos, qu'est-ce que vous aimeriez faire ? Vous avez des rêves ou des projets particuliers ?
Tinneke : « Tout simplement profiter des petits plaisirs de la vie : ma fillette, ma famille, mes amis,… Un bon verre de vin ou de bulles (mais ça, je le fais déjà régulièrement!), un resto, une balade avec la petite, un week-end à la mer,… Pas de grands projets mais vraiment profiter. Et prévoir de temps à autre des moments rien que pour moi ! ».