C’est la question que les journalistes me posent le plus souvent lors d’une interview : « N’est-ce pas difficile, dans votre métier, d’être constamment entourée de personnes atteintes de cancer ? » Et plus je réponds à cette question, plus les choses deviennent claires pour moi.
Oui, bien sûr, c’est parfois plus difficile que d’annoncer chaque jour à un nouveau gagnant du Lotto qu’il a remporté le gros lot. Et oui, je reçois aussi des histoires tristes, de personnes qui rechutent, qui doivent aller au bout de leurs forces physiques ou qui luttent mentalement contre les conséquences de leur maladie.
Mais tout cela ne pèse pas face aux récits de celles et ceux qui se réjouissent de petits pas en avant, qui essaient chaque jour de tirer le meilleur de leur situation, qui témoignent d’une résilience physique incroyable et qui s’étonnent de leur propre force mentale au cœur d’un traitement éprouvant.
Être témoin de tant de combativité et d’optimisme est en réalité un privilège. Cela me rend moi-même tellement plus forte que si je m’entourais de personnes qui se plaignent sans chercher de solutions ou qui râlent pour des futilités contre lesquelles on ne peut rien.
Vous savez, quand je partirai à la retraite, je sais déjà quelles personnes je garderai en mémoire de cette partie de ma carrière : les clientes, les soignants, les bénévoles et toutes celles et ceux qui m’inspirent jour après jour, pas les râleurs et les grincheux.
Et oui, il m’arrive de trouver difficile de devoir encore une fois raconter ma propre histoire de cancer, après toutes ces années. Car non, je n’en tire aucun plaisir. Et non, je n’« exploite » pas mon expérience personnelle « pour vendre davantage ». Rien que d’y penser me fait frissonner ! Pourquoi est-ce que je dis encore « oui » à la plupart des demandes d’interview ? Pas parce que j’aime être sous les projecteurs (cela me stresse encore à chaque fois !), mais parce qu’avec Rosette La Vedette, je veux aider à sortir le cancer du tabou. Et cela ne se fait pas en gardant le silence, n’est-ce pas ?
Croyez-moi, j’aime toujours autant ce travail… Et en plus, chaque bonnet chimio ou foulard de chimiothérapie qui franchit notre porte permet de rendre les gens un peu plus beaux, plus forts et donc plus heureux. Quoi de plus porteur de sens que cela ?
Chaleureusement,
Wendy – Designer Rosette La Vedette
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