Annoncer une mauvaise nouvelle n’est jamais facile. Et lorsqu’il s’agit d’une mauvaise nouvelle qui vous concerne personnellement, c’est encore plus difficile. Comment dire à vos collègues ou à votre employeur que vous avez un cancer ? Faut-il le dire à tout le monde ? Et comment gérer leurs réactions ?
Quand annoncer que vous avez un cancer ?
Entre le premier soupçon de maladie et le diagnostic définitif, il peut s’écouler un certain temps. Un conseil souvent donné : attendez la confirmation officielle. À ce moment-là, vous savez exactement où vous en êtes et pouvez expliquer votre situation et vos perspectives de manière plus claire, tout en répondant aux questions de vos collègues et de votre employeur.
Dès que vous avez un diagnostic et un plan de traitement, il est préférable de communiquer de façon transparente. Le cancer et la chimiothérapie ont en effet un énorme impact sur votre vie et sur votre fonctionnement professionnel.
Dans la plupart des cas, vous serez en congé maladie pendant quelques mois. Si vous continuez à travailler malgré tout, n’oubliez pas que la chimiothérapie provoque une fatigue extrême. Si, par exemple, vous ressentez cette fatigue écrasante en pleine réunion, il vous sera impossible de vous concentrer. Et si personne n’est encore au courant, cela pourrait entraîner des malentendus, des rumeurs ou des situations gênantes.
Comment en parler ?
La manière de l’annoncer dépend de votre situation professionnelle et de votre personnalité. Faites-vous partie d’une petite équipe ou travaillez-vous dans une grande entreprise ? Êtes-vous plutôt réservé(e) ou au contraire très ouvert(e) avec vos collègues ? Tous ces éléments influencent la façon dont vous pouvez l’aborder. Réfléchissez à ce qui vous convient le mieux, afin de garder la maîtrise de votre communication.
Préférez-vous envoyer un e-mail, en parler directement à votre supérieur lors d’un entretien individuel ou le dire à toute l’équipe pendant une réunion ? Suivez votre instinct. Dans tous les cas, soyez clair(e) sur vos attentes pour l’avenir.
À qui en parler ?
Il est conseillé de prévenir rapidement votre employeur. Si vous devenez inapte au travail, il doit savoir pourquoi vous serez absent(e). Mais vous n’êtes absolument pas obligé(e) d’en informer toute l’entreprise. Vous pouvez, par exemple, diviser vos collègues en groupes : dire à ceux avec qui vous collaborez étroitement que vous avez un cancer, informer d’autres simplement que vous êtes malade, et ne rien dire du tout à certains.
Expliquez à votre employeur et à vos collègues proches comment vous souhaitez être soutenu(e). Préférez-vous recevoir des messages ? Souhaitez-vous des visites à l’hôpital ou pas du tout ? Voulez-vous être invité(e) au dîner annuel du personnel ou non ? Plus vous serez clair(e), moins il y aura de malentendus ou de frustrations, pour vous comme pour vos collègues.
Comment nos clientes s’y sont prises
Murielle (France) : “J’ai envoyé un mail à mes collaborateurs. Je me suis limitée aux faits, mais j’ai aussi fait comprendre que je n’allais pas me laisser abattre. J’avais d’abord écrit un message plus personnel à mes collègues les plus proches. Je suis en traitement dans l’hôpital où je travaille, donc je voulais annoncer moi-même la nouvelle avant qu’elle ne circule comme une rumeur.”
Antoinette (Pays-Bas) : “En décembre 2017, j’ai reçu le diagnostic de cancer colorectal métastasé, incurable. Je travaillais au service communication d’une organisation internationale, avec des collègues aux profils très variés. Après les vacances de Noël, j’ai envoyé un mail à tous pour leur expliquer ma maladie et mes perspectives sombres. J’ai aussi précisé que j’allais commencer une chimio palliative et que je viendrais parfois au bureau, selon mon énergie. Les réactions ont été bouleversantes. Un groupe mail s’est même créé avec des collègues impliqués qui m’envoient des messages, viennent me voir à l’hôpital ou prennent un café avec moi au bureau. C’est un grand soutien. Mais même ceux qui gardent plus de distance me montrent qu’ils savent et compatissent à leur manière.”
