Quand la maternité rencontre le cancer : témoignage de Lilian et Joanna

Lilian en Joanna: Hoe ervaar je de roze babywolk als je kanker hebt?
Pendant une grossesse, vous ne pensez qu’à une chose : ce bébé qui va bientôt accaparer toute votre attention. Et c’est bien normal ! Mais pour certaines jeunes mamans, ce bonheur se colore d’une ombre inattendue. Chez Joanna et Lilian, toutes deux clientes de Rosette la Vedette, le nuage rose a dû céder la place à un nuage sombre : le cancer. Comment ont-elles géré leur diagnostic alors qu’elles venaient de donner la vie ? Comment ont-elles pris soin de leur bébé tout en traversant leurs traitements, sans s’oublier elles-mêmes ? Rencontre croisée avec deux femmes pour qui le meilleur et le pire se sont télescopés.

Des nodules dans le sein et l’aisselle

Joanna Helmonds (33 ans), de Prinsenbeek, a remarqué durant sa deuxième grossesse une tension inhabituelle dans son sein droit. Sans s’alarmer, elle a suivi le conseil de sa belle-mère et consulté son médecin. Celui-ci a palpé des nodules dans le sein et l’aisselle, pensant d’abord à des kystes. Mais l’échographie a révélé autre chose. Joanna raconte : « On a rapidement décidé de déclencher l’accouchement à 37 semaines, afin que je puisse passer tous les examens nécessaires. Impossible de faire un scanner enceinte. »

Nous avons eu un week-end pour faire connaissance avec notre bébé, puis je devais enchaîner directement avec les rendez-vous à l’hôpital. (Joanna)

Une bulle post-accouchement très brève

Malgré les circonstances, l’accouchement s’est déroulé comme elle l’espérait : un accouchement dans l’eau, qu’elle garde comme un souvenir positif. « Mais la bulle post-natale n’a pas duré », confie-t-elle. « Après un week-end avec notre bébé, j’ai dû passer une série d’examens. À cause d’une TEP-scan avec produit radioactif, je n’ai pas pu approcher mes enfants pendant quatorze heures. C’était dur. » Le verdict est tombé ensuite : un cancer du sein agressif, heureusement sans métastases.

Une jeune maman en mode survie

Lilian Van der Kooi (31 ans), des Pays-Bas, a accouché de son deuxième enfant en juillet 2019. « J’ai eu deux semaines de montée de lait douloureuse, mais sans allaitement. Je n’étais pas inquiète au début, pensant à une petite infection. Quelques semaines plus tard, mon médecin a prescrit des examens. Début septembre, le diagnostic est tombé : cancer du sein. Tout s’est écroulé. Le nuage rose a disparu, nos projets aussi. J’ai basculé immédiatement en mode survie. »

Que votre corps vous offre d’abord ce qu’il y a de plus beau, puis vous inflige le pire… Ce n’est pas facile à accepter.(Lilian)

Du lait maternel pour la recherche

Pour Joanna aussi, la chimiothérapie a commencé rapidement, incompatible avec l’allaitement. « Mais je voulais absolument nourrir mon bébé après. J’ai donc choisi de maintenir ma lactation pendant le traitement, afin de pouvoir allaiter ensuite. Cela a fonctionné, et c’est une immense satisfaction. » Joanna a même participé à une étude scientifique, en donnant son lait tiré pour faire progresser la recherche sur l’effet de la chimio sur le lait maternel. « Cela m’a donné beaucoup d’énergie positive. »

Entre le meilleur et le pire

Cette contradiction reste marquante pour elles deux. Joanna : « L’amour et le bonheur ressentis, face à la peur… c’est difficile à concilier. » Lilian confirme : « Votre corps vous donne la vie, puis vous confronte à la maladie. Ce contraste est brutal. »

Leur bébé comme source de force

Joanna confie : « Pendant les chimios, mon bébé me donnait la force de me lever, même quand j’étais épuisée. Mais je négligeais mon propre repos… jusqu’à une migraine sévère qui m’a obligée à lever le pied. »

Elle garde pourtant une mentalité positive : « Penser que le verre est à moitié vide n’aide pas. J’essaie toujours de chercher le bon côté, même dans les mauvaises nouvelles. »

Le soutien de leurs proches

Lilian raconte : « Mes enfants étaient petits, j’avais du mal à me reposer. Heureusement, ma famille m’a beaucoup aidée pendant les cures lourdes. » Joanna ajoute : « Mon mari m’a soutenue dans mon choix de maintenir la lactation, alors que d’autres me disaient d’arrêter. Nos parents aussi nous ont énormément aidés. »

Gérer la maternité sans cheveux

Joanna, maman d’une fille de quatre ans : « Elle sait que le sein de maman est malade. Quand mes cheveux sont tombés, elle a trouvé ça amusant et m’a dit que j’étais belle sans perruque. Nous essayons de profiter des petites choses ensemble. » Elle adore porter les foulards et bonnets Rosette La Vedette : « Ma fille s’amuse parfois à les enlever en cachette, ce qui nous fait rire. »

Lilian a vécu d’autres réactions : « Mon fils de trois ans, très sensible, avait parfois des colères quand je n’étais pas bien. Il a découvert ma perte de cheveux en tirant une mèche par accident. Je lui ai expliqué que mes cheveux étaient malades. Nous vivons désormais plus au jour le jour, avec davantage de positivité. Et je relativise : les petits tracas des autres me semblent futiles. »

Retrouver un équilibre après le cancer

Peu à peu, Lilian reprend ses hobbies : bullet journal, puzzles, créativité, balades à pied et à vélo. « Cela m’apaise. Et j’ai gardé le contact avec d’autres femmes rencontrées en chimio, c’est un vrai soutien. » Joanna, de son côté, a découvert le jardinage en pleine crise sanitaire : « Je n’avais pas de visites pour me distraire, alors mon potager est devenu ma bouffée d’oxygène. »

Lilian a même continué à travailler quelques heures par jour pendant son traitement : « Ça me permettait de voir du monde, de ne pas être uniquement maman, et d’avoir autre chose à raconter à la maison. Mon employeur a été d’un grand soutien. »

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