De la Belgique au Canada : comment Kristel a affronté son cancer et partagé son parcours en ligne

Kristel kreeg kanker in Canada: “Via Instagram vond ik een uitlaatklep voor mijn verhaal”
“Vous avez un cancer du sein” : c’est la dure nouvelle que Kristel a reçue le 6 septembre 2018. Kristel, 49 ans, vit depuis près de vingt ans à Okotoks, au Canada. “Et puis il faut l’annoncer à sa famille en Belgique… par écran interposé.” Le traitement a été lourd, mais Kristel est reconnaissante d’avoir pu compter sur son réseau canadien comme belge : “Ma maman et ma sœur m’ont envoyé les foulards Rosette la Vedette.”

Le choc du diagnostic

L’été 2018, Kristel s’était rendue chez son médecin parce qu’elle avait senti une boule dans son sein gauche. Après les examens, elle est retournée pour en discuter. Le comportement de son médecin lui a rapidement fait comprendre que ce n’était pas bon signe.

“Je n’avais même pas envisagé que ça puisse être grave. J’avais déjà eu un kyste et je pensais que ce serait encore ça. Quand il m’a dit que c’était un cancer, mon monde s’est effondré. On m’a envoyée directement dans un centre spécialisé pour rencontrer un chirurgien. Comme la mammographie avait révélé un deuxième foyer et vu la localisation, il fallait enlever le sein. C’était le deuxième choc.”

Un choix radical

Rapidement, Kristel a repris le dessus. “J’ai demandé au chirurgien de retirer mes deux seins d’un coup. Au départ, il n’était pas favorable. Mais dans la semaine avant l’opération, ça me travaillait : passer ma vie à surveiller l’autre sein, ça ne collait pas. Et continuer avec un seul sein et des soutiens-gorge spéciaux, ça me semblait très inconfortable. Je suis retournée le voir, il m’a dit que c’était mon choix et il m’a suivie.”

Le full package : double mastectomie, chimio, rayons et Herceptin

“Naïvement, je pensais qu’après l’opération ce serait fini. Mais non.” La biopsie et l’analyse des ganglions ont révélé un cancer hormonal, positif au gène HER2/Neu. Kristel a donc eu droit au “full package” : 6 chimios, 16 séances de radiothérapie et 17 perfusions d’Herceptin.

Sortir, et vite

Pour Kristel, l’année qui a suivi a été un vrai “shityear”. “Les traitements sont durs, mais heureusement on oublie. Aujourd’hui, je me fatigue plus vite et j’ai un contrecoup mental. La maladie laisse des traces plus longtemps que les soins eux-mêmes.”

Mais elle est déterminée. “Pour moi, il fallait ressortir le plus vite possible. Marcher est presque la seule chose que je peux faire, alors je le fais autant que possible. Être dehors, dans la nature, m’apporte énormément. Je remarque des détails que j’aurais ignorés avant : le soleil dans les arbres, un papillon, un buisson en fleurs.”

Des amis canadiens au rendez-vous

De la prise en charge au Canada, Kristel est satisfaite. “Je n’ai plus vraiment de point de comparaison avec la Belgique, mais ici j’ai été suivie de près dès le diagnostic.”

Le plus difficile ? Annoncer la nouvelle à sa famille par appel vidéo. Heureusement, sur place, elle et son mari Peter pouvaient compter sur beaucoup de soutien. “Des amis de la salle de sport ont organisé une meal train : trois semaines de repas cuisinés chaque jour. Et comme Peter travaille, un groupe de volontaires m’a conduite à mes séances de rayons. Extraordinaire.”

Des foulards belges, stylés et réconfortants

Du côté belge, sa maman et sa sœur ont aussi été présentes : elles lui ont envoyé plusieurs foulards Rosette la Vedette. “Je savais que je ne voulais pas de perruque. Ce n’aurait pas été moi. What you see is what you get, c’est très moi.”

Grâce à elles, Kristel avait cinq modèles différents, faciles à assortir à ses tenues. “Ça m’a fait tellement de bien : en plus, les gens me faisaient plein de compliments. Certains pensaient même que c’était juste un accessoire de mode.”

Un journal sur Instagram

Garder le lien avec la Belgique n’a pas été simple. “J’ai choisi d’ouvrir un compte Instagram : un journal visuel, une sorte de soupape. Pas sur Facebook, je ne voulais pas ‘embêter’ les gens. Ceux qui veulent suivent, les autres pas. J’y partage mon parcours, avec honnêteté. Je reste positive, mais je dis aussi quand ça ne va pas.”

Une touche de sarcasme

Kristel a trouvé beaucoup de force auprès de son mari : “Il avait peur, mais il m’a tellement soutenue. Sans lui, je n’y serais pas arrivée.” Et les petits mots d’encouragement autour d’elle comptent énormément : “Quand quelqu’un prend le temps de vous écrire un vrai message, ça change tout.”

Un peu d’humour noir aide aussi la famille à tenir. “On parle parfois de ‘Kristel 2.0’ depuis l’opération. Oui, c’est sarcastique, mais ça nous fait du bien.”

Envie de découvrir encore plus de témoignages comme cette interview avec Kristel ? Retrouvez-les tous dans notre rubrique « Témoignages & interviews» >>

En lire plus

Maak kans op een verwenmiddag met restyling & fotoshoot
5 supertips voor een goed gesprek met je arts of specialist