Après le verdict « chimio », les langues se délient. Tout à coup, il semble que tout le monde connaisse quelqu’un qui a suivi une chimiothérapie. À côté des nombreux conseils et marques de sympathie, ce sont surtout les clichés entendus mille fois sur le cancer et la chimio qui trottent longtemps dans la tête. « Ah mais mon collègue vomissait tous les jours », « Je connais quelqu’un qui est resté quatre mois au lit », « Ma mère est devenue une autre personne après son cancer »… Mais est-ce vrai pour tout le monde ? Wendy, notre créatrice, compare les trois clichés les plus répandus avec son expérience personnelle.

Cliché n°1 : « Tu vas être tout le temps nauséeux »

Wendy : « Quand un personnage de film ou de série a le cancer, on peut être sûr que les scènes de vomissements vont arriver. Vomir et chimio, on dirait que cela va toujours ensemble. Pourtant, dans la réalité, ce n’est pas nécessairement le cas. Le centre du vomissementdépend surtout centre du vomissementDe plus, certaines personnes sont centre du vomissement que d’autres.

Tout est lié à ton centre du vomissement, situé dans le cerveau et stimulé par les centre du vomissement Heureusement, on reçoit souvent des médicaments spécifiques pour prévenir ou réduire les nausées. Les médecins font tout pour limiter les effets secondaires.

Moi, j’étais nauséeuse lors des trois premières cures, mais je n’ai jamais vomi grâce aux antiémétiques. Avec un autre type de chimio, je n’ai plus eu de nausées, au contraire : j’avais faim dès la fin de l’infusion et je fonçais à la friterie ! Mais chaque expérience est différente. Une amie a dû être hospitalisée après chaque cure à cause de vomissements sévères, d’autres rentraient chez elles et faisaient des gâteaux. Bref, le cliché ne s’applique pas toujours. »

Cliché n°2 : « Tu n’auras plus d’énergie »

Wendy : « Encore une fois, cela dépend du type de chimio, de la personne et du moment. Certaines restent clouées au lit, mais de plus en plus de traitements sont mieux tolérés qu’il y a dix ans. Résultat : moins d’épuisement et une récupération plus rapide. Je connais des femmes qui continuaient à faire du vélo, à aller danser ou à sortir entre amies. Certaines ont même continué à travailler.

Mon conseil d’or ? Se reposer suffisamment, même les jours où l’on se sent super-héros. Je profitais des bons jours pour faire du shopping ou aller marcher en bord de mer, mais j’ai vite appris à connaître mes limites et à m’arrêter avant d’être totalement à plat. Je me disais : chaque minute de repos aujourd’hui me permet de récupérer deux fois plus vite demain. Cette gestion de l’énergie m’a aidée à continuer les courses, cuisiner, voir des amis. Parfois ça marche, parfois non. Mais il ne faut rien prouver, ni aux autres ni à soi-même. »

Cliché n°3 : « Après une chimio, tu ne seras plus jamais le même »

Wendy : « Oui, la chimio bouleverse. Le corps subit énormément pendant et après le traitement. On dit souvent que la chimio vieillit de dix ans. Je ne prendrais pas ça au pied de la lettre, mais il est vrai que c’est une épreuve pour le corps.

Psychologiquement aussi, c’est marquant. Beaucoup se demandent comment reprendre le fil après un tel traitement. Mais “être différent” peut aussi vouloir dire “mieux”. On apprend à écouter son corps, à en prendre soin. Beaucoup se mettent au sport, à mieux manger, à dormir plus, à réduire l’alcool. Moi, je fais du yoga deux fois par semaine et je marche ou fais du vélo chaque jour. Et surtout, j’écoute mieux mes envies. Faire quelque chose à contrecœur ? Avant déjà je n’aimais pas ça, maintenant je refuse beaucoup plus facilement.

Je relativise, je lâche prise sur ce que je ne peux pas contrôler et je me concentre sur ce que j’aime. C’est une énorme source d’énergie. Sans ce déclic, je n’aurais jamais créé Rosette la Vedette, ni lancé mon entreprise. Le cancer a été un coup de pied. J’ai choisi d’en faire quelque chose de positif. »

Encore deux conseils importants…

• Ne croyez pas tout ce que vous lisez sur les forums. Faites confiance aux conseils de votre médecin et de votre équipe soignante.
• Ne vous comparez pas sans cesse aux autres patients. Chaque personne, chaque traitement et chaque moment est différent. Concentrez-vous sur ce qui est possible pour vous, pas sur ce qui ne l’est pas.