Nele : “Après 4 cancers, je savoure chaque instant”

Positivo Nele na een hobbelig kankerparcours: “Ik pik zoveel mogelijk mee in het leven”
Nele, originaire d’Oostakker, vit depuis des années avec un petit démon sur son épaule : elle a déjà reçu quatre fois le diagnostic de cancer. Cinq ans après son dernier traitement, elle raconte son appétit de vivre, son énergie et ce qui l’a aidée à tenir dans les moments difficiles.

À dix-huit ans, le cancer

Nele (51 ans) a été touchée très tôt. À 18 ans, on lui a diagnostiqué la maladie de Hodgkin, un cancer du système lymphatique. “C’est étrange, mais à l’époque on ne parlait pas de cancer pour moi. Les traitements ont donné les résultats espérés, donc j’avais confiance. On m’a enlevé la rate et j’ai reçu des radiations.”

Deux ans plus tard, la maladie est revenue. “Cette fois, j’ai eu une chimiothérapie lourde et j’ai perdu mes cheveux. Une catastrophe à 20 ans, bien sûr. Mais je n’ai pas baissé les bras et je suis allée à l’école autant que possible. Je n’ai même pas pris de retard dans mes études, et j’en suis fière. Seule la formation complémentaire pour devenir enseignante, je n’ai pas pu la suivre.”

Abandonner n’est pas une option

Il y a dix ans, Nele a de nouveau reçu une mauvaise nouvelle : un cancer du sein. “Pas de chance, même si les médecins pensaient qu’il y avait un lien avec les radiations des années plus tôt.” Elle a subi une chirurgie conservatrice du sein, suivie de radiations et d’un traitement hormonal. Elle a bien guéri et s’apprêtait à célébrer sa dernière visite de contrôle cinq ans plus tard… quand on lui a annoncé un cancer du sein de l’autre côté. Inimaginable ce que cela a dû représenter. Mais encore une fois, Nele a foncé. “J’ai deux enfants, donc abandonner n’a jamais été une option.”


Encore une chimio, encore une perte de cheveux

Pour la deuxième fois, Nele a perdu ses cheveux, mais elle l’a mieux vécu que la première. “Je savais que ce n’était qu’un désagrément passager.”

Cette fois, elle a choisi des bonnets et foulards de Rosette la Vedette plutôt qu’une perruque. “Je me maquillais aussi plus et je m’offrais des moments de soins bien-être. Cela me faisait du bien de m’accorder cette attention.” Une habitude qu’elle a gardée aujourd’hui. “Je réserve régulièrement un moment sauna, par exemple. Le maquillage, j’en mets beaucoup moins maintenant, car je n’en ressens plus autant le besoin.”

(En 2014, nous avons rencontré Nele comme cliente dans notre boutique éphémère. Elle a participé à un atelier maquillage et nous avait déjà impressionnés par son incroyable joie de vivre.)

La science comme point d’ancrage dans la tempête

Dire que Nele est positive n’est pas une exagération. Elle déborde d’énergie et essaie toujours de voir le bon côté des choses. “Malgré tout, je trouve que j’ai eu de la chance. J’ai eu deux chirurgies conservatrices et je n’ai pas souffert d’effets secondaires désagréables avec les traitements hormonaux.”

Son positivisme l’a portée quatre fois, tout comme son approche rationnelle. “J’ai toujours abordé les choses de manière scientifique. Je posais énormément de questions sur mes traitements et je faisais aussi mes recherches – sur des sites fiables. La connaissance m’a toujours donné un point d’appui. Si je pouvais croire moi-même en mon traitement, je continuais.”

La sérénité

C’est encore ce qui l’aide aujourd’hui à ne pas vivre dans l’angoisse. “Cela fait maintenant cinq ans. Normalement, le suivi continu s’arrête alors, mais j’avais du mal avec ça. J’ai convenu avec mon oncologue de continuer à venir une fois par an. Cela me rassure. Elle m’a dit qu’elle voulait m’aider à ‘bien vieillir’. J’ai trouvé ça très beau. J’oublie parfois à quel point tous ces traitements ont marqué mon corps. Parfois je me dis : je mourrai sans doute un jour du cancer, il doit bien y avoir quelque chose qui cloche avec ce corps. Mais cette pensée ne me paralyse pas, et j’espère que ce ne sera que dans quarante ans.”

Une nouvelle passion

Et aujourd’hui, comment va Nele ? “Je me sens très bien. Mon niveau d’énergie est revenu, je ne suis quasiment jamais malade. Les traitements ont laissé quelques traces, mais je marche beaucoup et j’adore ça. Je travaille aussi à temps plein, comme avant. Je travaille même trop, c’est dans ma nature. Même pendant mes traitements, j’ai travaillé dès que j’en avais la force. J’en avais besoin. Et mes collègues et mon employeur ont toujours été très compréhensifs.”

Tout est-il redevenu comme avant ?

“Je prends plus de temps pour moi. Avant, j’étais uniquement là pour les enfants, maintenant je m’accorde consciemment du temps. Pour une balade ou pour ma nouvelle passion : la photographie. Il y avait un appareil à la maison grâce à ma fille, et je m’y suis intéressée. J’ai commencé un cours il y a un an et demi. Le samedi, j’ai cours, le dimanche, je pars prendre des photos. J’ai appris à y consacrer du temps.”

Aujourd’hui, Nele savoure la vie. “Je profite de tout : concerts classiques, opéra, théâtre… J’essaie de capter un maximum de choses.”

“Si je peux survivre à 4 cancers, je peux tout affronter”

Est-ce que ce parcours difficile lui a apporté quelque chose de positif ? “Dire que le cancer a du sens, ce serait exagéré. Mais je suis devenue plus sûre de moi : si je peux surmonter ça, je peux tout. Cela ne veut pas dire que je relativise tout non plus. La santé est essentielle, mais il y a d’autres choses importantes dans la vie, et elles peuvent aussi me toucher.”

Un conseil pour d’autres patients ?

“Faites ce qui est le mieux pour vous. Pour moi, c’était continuer le plus normalement possible. Pour d’autres, c’est lever le pied. Mais ce qui fait du bien à tout le monde, je crois, c’est sortir un peu ou voir des amis. Et ce qui rassure aussi : savoir que la plupart des désagréments, comme la perte de cheveux, finissent par passer.”

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