Après le cancer, le confinement : comment Anja et Marjan ont trouvé leur souffle

Anja en Marjan: wat als na kanker ook nog eens de lockdown toeslaat?
On ne vous apprend rien : un long traitement contre le cancer, c’est un peu comme vivre en quarantaine. Fatigue, système immunitaire fragilisé, vie sociale et loisirs en pause… Forcément, on rêve de l’après : retrouver de l’énergie, s’installer en terrasse, s’offrir une escapade, reprendre ses passions. Et puis, juste au moment où cet horizon se rapproche, voilà que le coronavirus débarque et que le monde entier se confine. Comment vit-on ce deuxième coup d’arrêt après des mois de “quarantaine-cancer” ? Nous avons tendu l’oreille à deux de nos clientes : Anja, de Gand, et Marjan, d’Assendelft.

Plus de visites à l’hôpital

Anja (48 ans), de Gand, devait terminer une chimiothérapie intensive pendant les vacances de Pâques pour un cancer extrêmement rare et agressif. « J’attendais cette période avec impatience et j’avais déjà plein de projets : commencer ma revalidation, passer une semaine à la mer et visiter Reims.

Mais au cours de ma dernière semaine de traitement, la crise du coronavirus a éclaté. C’était terriblement difficile, car je ne pouvais plus recevoir de visites à l’hôpital – et chaque cure de chimio impliquait pour moi six jours d’hospitalisation. Être très malade à cause de la chimio et ne voir personne pour me réconforter… émotionnellement, c’était très lourd. »

Et l’histoire d’Anja ressemblait déjà à des montagnes russes : ce qui, en décembre 2018, semblait n’être qu’un fibrome, s’est révélé être, fin 2019, une tumeur maligne aux ovaires. « Juste après l’opération, les médecins m’avaient dit que c’était probablement bénin. Ce n’est que la veille du Nouvel An, une fois tous les examens terminés, que j’ai appris qu’il s’agissait bien d’un cancer. »

Une vulnérabilité accrue après un cancer du sein

Marjan (50 ans), d’Assendelft, a appris l’été dernier qu’elle avait un cancer du sein gauche. En février de cette année, sa chimiothérapie s’est terminée et, mi-mars, elle a subi une opération. « Une complication a nécessité une deuxième intervention. Quand j’ai quitté l’hôpital, le monde avait complètement changé. » Avec le COVID-19, la vie s’est figée et chacun a dû se replier sur soi.

Il y a peu, Marjan a eu de la fièvre et a immédiatement été testée pour le coronavirus. « Heureusement, le test était négatif. Mais on sait qu’on est plus vulnérable après un cancer, donc je reste prudente. Les visites s’arrêtent à la porte, et le fils de mon compagnon, qui vient habituellement le week-end, ne vient plus pour l’instant. » Même situation pour Anja : elle limite son cercle social au strict minimum.

Une vie sociale au ralenti

Marjan avait imaginé un printemps très différent. « Mon traitement m’avait déjà contrainte à lever le pied, mais je continuais à fréquenter une maison d’accueil pour patients et je suivais OncoFit (un programme de réhabilitation oncologique). Tout cela s’est arrêté, et les contacts avec mes amies et collègues aussi. » Pas évident, mais Marjan garde le moral : « Je ne suis pas seule. J’ai mon compagnon, et je continue à voir ma mère et ma sœur, en respectant les distances. »

Pas de voyage au soleil avant sa prochaine opération prévue cet automne, mais Marjan se réjouit d’un autre projet : « Notre nouvelle maison est en construction. Nous nous amusons à choisir l’aménagement et à rafraîchir notre maison actuelle pour la vente. Moi, je me lance dans un grand tri : ça libère aussi l’esprit. »

Retrouver le calme dans sa bulle

Anja a elle aussi dû revoir ses attentes pour l’été. « J’avais hâte de m’asseoir en terrasse, de prendre un café, de souffler un peu. Ce sera pour plus tard. Nous avons réservé une semaine en Dordogne en août, j’espère vraiment que ce sera possible. Une petite parenthèse de vacances ferait tellement de bien.

Maintenant que mes traitements sont terminés, c’est surtout un sentiment de paix qui domine. Je n’en pouvais plus de l’hôpital. Je préfère mille fois être dans ma bulle avec mon mari et mes fils. Je retrouve peu à peu de l’énergie, je marche tous les jours avec mon mari. Je dois parfois me freiner, car j’ai tendance à vouloir trop en faire d’un coup (sourire). » Sa chimiothérapie lourde l’a fortement marquée, mais Anja regarde l’avenir avec envie.

Savourer les petites choses après le cancer

Le traitement de Marjan n’est pas encore terminé, mais elle approche de la fin de ses séances de radiothérapie. « Aller moins souvent à l’hôpital, c’est comme lâcher prise : c’est un peu angoissant, mais ça va me faire du bien. » Et déjà, elle rêve de la vie après cancer et après corona : « Alors, je veux retrouver les petits plaisirs : faire les magasins, aller au restaurant, voir un film. »

Marjan : « Je me sens plutôt bien, malgré quelques raideurs physiques. Je ne suis pas encore comme avant, mais je prends soin de moi. Je pédale sur le vélo d’appartement, je consulte un acupuncteur, je mange sainement. Et je suis heureuse que mes cheveux repoussent. » Ses bonnets de chimio sont rangés : « Mais je les ai adorés. Ils sont tellement agréables à porter et je recevais sans cesse des compliments ! »

Envie de découvrir encore plus de témoignages comme cette interview avec Anja et Marjan ? Retrouvez-les tous dans notre rubrique « Témoignages & interviews» >>

En lire plus

Mag ik eigenlijk wel zonnen tijdens de chemokuur?
Leestips: 10 kinderboeken over kanker