Joke : « Continuer à bouger doucement pendant mon traitement m’a vraiment aidée »

Joke: “Zachtjes blijven bewegen tijdens mijn behandeling heeft me zeker geholpen”

Joke, comment allez-vous aujourd’hui ? Votre traitement est-il terminé ?

Joke Peirlinck : « La chimio est terminée, mais je reçois encore une immunothérapie. Dans l’ensemble ça va bien. Depuis peu, je travaille de nouveau quelques heures par jour. Je suis quality manager dans une chaîne de supermarchés et je reprends en douceur avec des tâches administratives. Je n’aurais jamais imaginé recevoir autant de soutien de mon employeur et de mes collègues. Leur compréhension me fait énormément de bien. »

Comment avez-vous découvert que vous aviez un cancer du sein ?

« J’ai senti quelque chose dans mon sein après la douche et mon instinct m’a dit tout de suite : “ce n’est pas bon signe”. J’ai toujours eu beaucoup de tissu glandulaire et de petites boules, mais cette fois c’était différent. J’étais aussi plus vigilante, car j’ai perdu mon papa à cause du cancer. Les deux semaines jusqu’au diagnostic ont été un enfer. Je suis restée au travail pour m’occuper l’esprit, mais ça n’aidait qu’à moitié. Quand on m’a dit que le cancer était local et guérissable, j’ai pu de nouveau respirer. »

Un lourd traitement vous attendait. Comment avez-vous vécu cette période ?

« Plutôt bien. Je suis restée active, sûrement parce que je ne voulais pas vraiment admettre que j’étais malade. Ce n’était pas facile : parfois, après dix minutes de jogging sur le tapis, je me sentais déjà mal. Mais j’ai deux jeunes enfants, et c’est eux qui m’ont poussée à continuer. Je me suis toujours levée pour les emmener à l’école. Nous leur avons expliqué, à leur niveau, ce qui se passait. Mon fils veut toujours tout comprendre et posait beaucoup de questions. Mon partenaire m’a aussi énormément soutenue. Je sais qu’il avait plus de stress qu’il ne le montrait. »

Bouger pendant le cancer : comment avez-vous fait ?

« J’ai toujours été sportive. Pendant mon traitement, j’ai suivi le programme oncofit conseillé par l’infirmière spécialisée du sein, avec un kiné qui m’accompagnait. J’ai aussi continué des exercices musculaires, mais à un rythme réduit. Deux à trois séances douces par semaine m’ont aidée, aussi mentalement. J’ai repris la natation, tout doucement pour garder ma fréquence cardiaque sous contrôle. J’ai franchi le cap des 1 000 mètres, une petite victoire ! Si dans quelques mois je peux reprendre mes cours de danse, je serai comblée. J’ai accepté que mon corps ait changé, mais chaque fois que je bouge, je me sens fière. »

Vous semblez très positive. Est-ce resté ainsi tout le temps ?

« J’essaie toujours de voir le côté positif. Les mauvais jours, je me reposais avec une série télé et la présence des enfants. Ma labradoodle m’a aussi beaucoup aidée : quand je dormais, elle venait coller son museau contre mon visage, comme pour demander “ça va ?”. Les petites balades dans le jardin avec elle me faisaient du bien. »

Qui ou quoi vous a aidée pendant les moments difficiles ?

« La maman du meilleur ami de mon fils m’a vraiment surprise. Spontanément, elle m’a aidée sans que je demande : préparer un repas et nous l’apporter, par exemple. Une belle amitié est née. C’est un bon conseil pour l’entourage : ne demandez pas toujours “si tu as besoin, dis-le”, mais faites concrètement quelque chose. Préparez un repas, tondez la pelouse, accompagnez à un rendez-vous… Peu de patients osent demander de l’aide. »

Vous avez repris le travail assez vite. C’était votre choix ?

« Après la chimio, je demandais déjà au médecin : “Quand puis-je reprendre ?”. On m’avait dit avril, mais en janvier je m’ennuyais déjà (rit). Alors j’ai repris plus tôt, en accord avec mon employeur, quelques heures par jour depuis la maison. Je ne participe pas encore aux réunions, c’est trop fatigant. Et je ne compte pas revenir à temps plein. »

Votre regard sur le travail – et sur la vie – a-t-il changé depuis votre cancer ?

« Oui. Le mercredi après-midi, je le garde désormais pour mes enfants. Et je veux aussi m’accorder plus de temps pour moi : un cours de yoga avec une amie, un resto avec mon partenaire. Je me sens aussi plus patiente. Je ne m’énerve plus pour tout. Petit à petit, je sens que je retrouve ma place dans la vie, avec quelques ajustements. J’espère garder la peur de la rechute sous contrôle. Je ne veux pas que cette angoisse domine. Je crois qu’il faut suivre son propre chemin : se concentrer sur les petites lumières et ne pas se laisser abattre par les mauvaises histoires. »

Et comment avez-vous vécu la séance photo avec Rosette La Vedette ?

« Je n’ai pas hésité une seconde à participer. Je connaissais déjà les bonnets et je les portais souvent, avec différents motifs. J’ai reçu beaucoup de compliments, ça m’a fait du bien. La séance était une super journée, pleine de bonne humeur, et le résultat est magnifique. Pour moi, c’est une façon d’apporter ma pierre : montrer à d’autres femmes qu’elles ne sont pas seules. Je n’aurais jamais pensé être confrontée au cancer à 36 ans. Je crois que cette reconnaissance fait vraiment du bien. »

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